Date de publication : 19 septembre 2012
Parmi les propositions qui ont suscité un débat : la décision de l’INAO (institut national de l’origine et de la qualité) de faire appliquer deux taux de rendement différents selon que le crémant est blanc ou rosé. Résultat du débat : les viticulteurs montrent leur désaccord en votant en faveur d’un taux unique de rendement.
Autre sujet à controverses : les conditions de production des vendanges tardives et Sélection grains nobles. L’assemblée est si partagée qu’un vote statutaire, à bulletins secrets, est organisé. Le point est validé, mais tout juste : trois voix seulement séparent les pour (70) et les contre (67) tandis que huit viticulteurs s’abstiennent.
Les prix des raisins, en baisse, ne font pas l’unanimité non plus. Le vice-président Christian Rellé se demande si les viticulteurs sont « assez justement rémunérés alors que beaucoup d’efforts ont été faits pour produire des vins de qualité. Il faut être revendicatif… parce que les vins d’Alsace le valent bien ». À ce jour, aucun accord n’est encore entériné avec les négociants et les coopératives.
Cette année, les prévisions de récolte des vins tranquilles se situent à 850 000 hl, soit une diminution de 4 % par rapport à l’an dernier et celles du crémant à 270 000 hl (moins 2 %). Du point de vue des ventes, les vins subissent un léger fléchissement, mais l’optimisme est de mise. « Les équilibres restent parfaitement assurés, indique Jean-Louis Vézien, directeur du CIVA (Conseil interprofessionnel des vins d’Alsace). Nous mettons beaucoup d’espoir dans les actions sur les pays tiers. Le leitmotiv demeure l’unité, en particulier sur les prix ». Le président de l’AVA renchérit : « Il n’y a pas de catastrophisme. Les stocks sont bons et la situation est saine. Seule urgence : il faut trouver un remède à la maladie du bois (qui a beaucoup touché les ceps cette année). Je pense qu’on est devant un bon millésime ». « Comparable à celui de 2008, l’acidité en moins, il se distingue par sa grande hétérogénéité », précise Eric Meistermann, directeur de l’Institut technique de la vigne et du vin. On peut trouver des grains très différents d’une parcelle à l’autre, voire sur une même parcelle ou un même pied.
Christian Barthel, propriétaire d’une exploitation AOC à Albé depuis 1997 et célèbre pour son pinot noir, témoigne : « les rendements sont plutôt moyens, car il a fait très frais, chaud et humide, les plantes ne supportent pas les écarts de température ». La faible quantité de fruits risque également de lui porter préjudice : « comme il n’y a pas beaucoup de fruits, les animaux risquent de s’attaquer aux vignes. Il va donc falloir bien clôturer ».
Source DNA