Date de publication : 20 septembre 2012
En Alsace, terre viticole par excellence, les vendanges, véritable institution, sont non seulement une excellente occasion de se rapprocher de la nature, mais aussi de se retrouver ou de faire de nouvelles rencontres.
Mardi 4 septembre à Colmar, l’Association des Viticulteurs d’Alsace (AVA) s’est réunie pour fixer les dates officielles du démarrage des vendanges. Ainsi, la récolte du crémant, traditionnellement réalisée en premier, a débuté lundi 10 septembre, alors que celle des vins dits, « tranquilles », ne commencera que deux semaines plus tard, soit lundi 24 septembre. Quant aux vendanges tardives et sélection grains nobles, il faudra un peu patienter puisque celles-ci débuteront seulement lundi 8 octobre, avec tout de même possibilité de prévendanges. Si nécessaire, un délai supplémentaire, fixé au 27, pourra être accordé aux rieslings.
Cette assemblée générale 2012 a été marquée par l’arrivée de Jérôme Bauer, successeur de Gérard Boesch à la tête de l’AVA. Celui-ci, non sans humour, affirme : « Pour ma première assemblée générale, j’ai eu droit à mon premier vote statutaire et à mon premier débat à poigne ! ». Parmi les points de discorde figure notamment la décision de l’INAO (institut national de l’origine et de la qualité) de faire appliquer deux taux de rendement différents selon que le crémant est blanc ou rosé (rejeté), les conditions de production des vendanges tardives et Sélection grains nobles (validé), ou encore les prix des raisins, qui sont à la baisse.
Autre baisse, tout aussi inquiétante, celle des prévisions de récolte des raisins. Ainsi, pour cette année, celles des vins tranquilles devraient se situer à 850 000 hl, soit une diminution de 4 % par rapport à l’an dernier, et celles du crémant à 270 000 hl (moins 2 %). Moins préjudiciable, la vente des vins, qui connait elle aussi un léger fléchissement. Pourtant, le président de l’AVA se veut optimiste en assurant qu’ « il n’y a pas de catastrophisme », que « les stocks sont bons », et que « la situation est saine ». Pour conclure, celui-ci affirme « je pense qu’on est devant un bon millésime ».
Début août, Christian Barthel, propriétaire depuis 1997 d’une exploitation AOC à Albé célèbre pour son pinot noir, affirmait : « les rendements sont plutôt moyens, car il a fait très frais, chaud et humide, les plantes ne supportent pas les écarts de température ». La faible quantité de fruits risque également de lui porter préjudice : « comme il n’y a pas beaucoup de fruits, les animaux risquent de s’attaquer aux vignes. Il va donc falloir bien clôturer ».